Le nom de Garro - Garroko izena
Garro : un nom dans l'histoire
(Conférence prononcée au château de Garro à Mendionde le 28 octobre 1989)
Garroa, c'est-à-dire avec la détermination coutumière des noms de maisons basques "Le Garro " ou "Le Rocheux " comme je tâcherai de le montrer, cette maison qui nous réunit ce jour, paraît avoir oublié son statut et sa fonction historiques. Elle fut pourtant et reste par son nom, son emplacement, son rôle, et même son architecture, un témoin de notre culture. Garro est en effet lié, très étroitement, soit par son statut de maison noble et forte, soit par les fonctions officielles tenues par les seigneurs de Garro, soit encore par leurs alliances familiales, au Labourd comme à la Basse-Navarre et à la Navarre, à la maison des podestats de Domezain et à la Soûle, et encore, par Urtubie d'Urrugne (Urtubia ou "le gué du plat "), à la fameuse " bande " des Gamboa du Guipuscoa.
C'est une partie de cette aventure multiséculaire que j'essaierai, à l'aide de documents connus ou moins connus, de faire apparaître dans cet exposé, à la demande de M. Martin Etchepare, qui a été l'initiateur de cette "journée " ou " soirée " de Garro, et que je remercie ici, en même temps que M. Ribeton, Conservateur du Musée Basque, pour les documents qu'ils m'ont permis de consulter, et qui ont bien complété ma documentation personnelle.
Le nom de Garro.
Il est vrai qu'une maison basque existe d'abord par son nom ("izana izenetik " comme on dirait en basque), ce nom qui est devenu peu à peu le nom d'état civil que nous portons presque tous, ici en Pays Basque. C'est par lui que chaque maître de maison était connu et reconnu dans les assemblées de villages et de pays, les Bilzarre (c'est la forme romanisée qui a réduit le terme à "Bilzar "} qui géraient les affaires communes, élisaient les jurats, députés, alcades : ceux-ci, en particulier, rendaient la justice ordinaire ou " basse " dans les vallées de Basse-Navarre jusqu'à la Révolution, et sans doute aussi en Labourd à époque ancienne, et allaient représenter les terres, vallées ou " universités " aux cours générales, Juntas ou Certes. Par ailleurs les " cabers ou caviers " (c'est-à-dire les " principaux ") jugeaient en propre ce qui relevait des contrats d'affièvements de leurs domaines passés avec les "fivatiers".
Le nom de Garro, dissyllabe sonore, bien fermé, comme une affirmation, peut-être même une défense ou un défi, a quelque chose de dur, de solide, presque d'imprenable... Le radical garr- si répandu en toponymie pré-indoeuropéenne dans toute une Europe méridionale et méditerranéenne, désigne la pierre, le rocher : il est probablement à l'origine du mot basque le plus répandu pour la pierre, harri (qui a pratiquement remplacé, du moins dans nos dialectes, l'ancien aitz). On a pensé parfois que les noms de lieux portant ce radical devaient se comprendre par l'homonyme garr "flamme" (Garmendia expliqué comme "la montagne aux flammes " !), ce qui est très acceptable en mythographie, mais très peu en toponymie, qui ne désigne jamais que les aspects durables des lieux.
Or nous sommes justement ici dans une région typique et dense de garr, en toponymie comme en topographie : affleurements et promontoires rocheux sur lesquels se sont édifiés assez souvent les maisons et les sites fortifiés qui en ont gardé le nom : à Hélette les maisons Garra et Garra-jauregi (d'où le nom du quartier dit Garreta) en offrent le radical, si je puis dire, "tout pur" (il faut observer le rocher au sol très visible à l'entrée de Garra), tout près d'ici la montagne bien nommée Garralda ("côté, versant de(s) garr", ou "de Garro "?), le ruisseau Garraltsu.
Un avatar de ce mot est l'actuel village de Gerezieta particulièrement lié à cette maison. Le nom moderne qui s'interprète "le lieu des cerisiers " - prédestination de pépinière ! - est une altération par analogie et fausse étymologie, comme l'avait déjà signalé un article d'Ezkibel (Vilallonga) paru dans GureHerria en 1955, d'un ancien Garrazieta bien documenté au XVe siècle. Dans un vidimus ou copie tirée en 1568 et reprise en 1632 d'un texte original de 1414 (Archives Garro SIII 1. Dossier A n° 1. Musée Basque), on lit en effet :
"... il paraît que L'honnorable homme Gararnaut (mauvaise lecture pour Gasarnaut, composé des formes gasconnes de Garcia et Arnalt qui a donné l'actuel nom d'état civil Cachenaut..) seigneur de Garro eut affijvé (sic) un lieu nommé Garrasciete, avec Toutes ses appartenances à un certain issusquo (surnom basque très fréquent au Moyen Age : " petit vilain "), celui ci ne laissant aucun successeur ni héritier, le dit lieu, maison et appartenance Revint au sieur Saubat de Garro (ce seigneur de Garro est documenté en 1422) parroissien de St Martin de Garro, en la terre de Labour (sic) et Dioceze de Bavonne, lequel Sr Saubat de Garro vendit et alliena en se Reservant les fiefs de la dite maison de Garrasciette dont la Vente fut faite par le seigneur de Garro à Jeaniquote D'aguerre (probablement de la maison Agerrea d'Attisane) et Gratiane son Epouze moyenant prix de Quarante francs, comptant pour chaque franc soixante liards Monnaie Courante en Bayonne... ".
Le nom Garrascieta est ainsi répété cinq ou six fois : il avait donc manifestement le même radical que Garro (et comment ne pas faire aussi le rapprochement, malgré la différence de vibrante, avec Garazi, le nom basque de Cize, et par là avec tous les noms à radical gar-, car on sait que la phonétique basque altère parfois les vibrantes ?). Il se pourrait même que le fort primitif ait été au sommet du village, là où se trouve l'église, dont une traduction locale que j'ai recueillie auprès d'un habitant assure qu'elle fut d'abord " la grange de Garro " : Garroko seilaurua. C'est le moment de rappeler à la fois l'habitude d'implanter les églises en annexe aux maisons nobles qui les protégeaient, la maison seigneuriale affiévée jusqu'en 1414 sur ce site, et l'exemple de Gramont, dont le château de Viellenave fut ensuite transféré, avec son nom, à Bidache. Seule l'archéologie permettra d'en dire plus sur la question.
Le nom de Garro est de la classe des vieux toponymes suffixes en -o, avec un sens pour nous mystérieux, mais probablement fréquentatif (comme dans harro, littéralement " véreux "). Tout près d'ici, le Labourd offre les noms des maisons, nobles elles aussi, de Luro (sur lur "terre", parfois écrit Lurro) à Cambo - quoique le nom se retrouve aussi en Basse-Navarre et Soûle médiévales - Zabalo (de zabal" plat, plaine ") à Itxassou. Il entre donc dans une série toponymique bien identifiée et localisée.
Garro entre Labourd et Navarre : un destin frontalier.
Garro avait un écu qui portait, selon les sources et probablement les branches familiales, soit " quatre loups de sable passant sur un pont levis " à Beraitz en Navarre où les seigneurs et héritiers de Garro jouèrent un rôle important, soit "quatre loups de sable cantonnant une croix de gueules " : le loup est l'animal quasi mythique extrêmement abondant tant en héraldique régionale qu'en toponymie (les innombrables Otsobi, Otsalde, Otso-zelhai, etc.) et anthroponymie anciennes (d'où notamment tous les Ochoa, etc.). Une devise en basque l'accompagne, dont le Cartulaire de Garro signale qu'on peut la lire à Pampelune et qui serait du XIVe siècle : Bidia badakit, c'est-à-dire "Je connais le chemin ". Ce peut être le chemin tout moral de la justice et du devoir (Je sais quel chemin il faut suivre, le "droit chemin "). Mais ce pourrait être, et ceci ne contredit pas forcément cela, très concrètement, celui qui passait tout près d'ici, et qui menait... à Pamnelnne
Avant d'entrer plus avant sur ce chemin bien réel, il est assez convenable qu'ici, aujourd'hui, où sera évoquée la figure la plus illustre des lettres basques que Mendionde ait connue, le docteur Jean Etchepare, je résume d'abord l'histoire de Garro telle qu'il la résume dans son fameux et classique Beribilez ("En auto ") publié en 1931. Il y reprend à peu près le Cartulaire rédigé en 1847, ignorant cependant le correctif qui y fut apporté par la suite dans les Notes.
Dans le chapitre IV de ce récit de voyage en Pays Basque, qui s'intitule Bazkal-ondo ("Après déjeuner "), il trace du dernier baron Armand d'Urtubie de Garro, qu'il connut dans sa jeunesse, un "portrait flatteur de bascophile et de bascophone, qui se double d'un gastronome et d'un hédoniste, lui prêtant cette admirable phrase (réelle ou supposée, on ne sait !) enjeu de mots, à propos de la meilleure manière de manger, qui n'est pas en général le souci de la jeunesse (p. 81 de l'édition Klasikoak) :
"Aseko hiz behar bada noizean behin, jaki onaren jakituz jaten jakinen dukan ez diat uste " : peut-être te rassasieras-tu de temps à autre, je ne crois pas que tu sauras jamais manger la bonne nourriture en la savourant " (Pétymologie latine commune des mots savoir et saveur, savourer, ne rend que très incomplètement la série des jaki-jakituz-jaten-jakinen ).
L'origine de la famille Garro est située dans la région de Pampelune : c'est là un topique des anciens généalogistes et historiens basques, qui, faute d'avoir étudié les documents d'histoire, faisaient venir d'Espagne toutes les familles (il vaudrait mieux dire " les maisons " dans tous les sens du mot !) dont on lisait les noms ça et là dans l'histoire médiévale navar-raise : c'est aussi vrai de Larrea d'Ispoure, de Gramont, de Belzunce tout près d'ici, que d'Ezpeleta, etc... "Troisfrères de Garro "en seraient sortis pour venir vivre à Gréciette "vers le milieu du XIVe, en 1336 ".
Jean Etchepare a cependant quelques doutes sur cette origine et souhaiterait compléter son information historique, car : "je ne sais pas de qui il tenait, ou bien d'où, ces yeux bleus clairs pleins de flammes ; ils ne semblaient pas navarrais d'origine " (p. 80). Guerriers sous les ordres de rois de Navarre, d'origine humble, attirés parla richesse de la " grasse petite plaine de Gerezieta ", arrivés à une relative fortune ("unpeu enrichis ") grâce à l'héritage laissé par l'un des trois, mort célibataire, puis alliés aux meilleures maisons... "lapetite maison de Gréciette devenue château au bout d'un siècle... ".
Sans pousser trop loin l'analyse, on voit bien ce que le docteur, exemple illustre, parmi tant d'autres ici, de l'accession à l'aisance familiale (sinon la fortune) par le détour en Argentine au XIXe siècle (le père du docteur avait vendu sa ferme familiale Etxeparea d'Ibarre, maison franche médiévale, ce que lui-même comme son fils devaient ignorer !), trouvait dans cette promotion sociale quelque chose, les siècles en plus et le prestige, de sa propre histoire familiale. Mais c'est en soulignant, par idéalisme romantique et goût moral de "médiocrité dorée", tous les éléments de modestie, du "ni trop, ni trop peu" de ce beau coin du Labourd...
Il s'agit là de la " principale " (sens de caber) catégorie de maisons qui constituaient la société basque médiévale, et qui se trouve dans toute l'ancienne Gascogne (où il y avait aussi des cabers " francs ", c'est-à-dire libres, mais non nobles). Quelle que soit l'origine de cette noblesse rurale, très nombreuse en Basse-Navarre, elle apparaît dans toute la documentation médiévale (qui ne commence avec quelque précision qu'au XIe siècle). Le Labourd en comptait de 60 à 70 au début du XIVe siècle (la Basse-Navarre au moins 400, la Soûle environ 80), mais toutes n'étaient pas dites cabers. La coutume de Mixe de 1316 leur donne du "monseigneur" et les distingue des simples domicelli ou damoiseaux. La plupart de ces maisons ont été " déclassées " à la fin du Moyen Age, bien qu'elles aient encore parfois gardé longtemps le vieux nom navarro-castillan d'infanzon (le vieux français disait enfançon ) : jusqu'à la fin du XVHIe siècle dans la vallée de Baigorry.
La série documentée des seigneurs commence au XIIe siècle, avec la référence donnée par Haristoy, sans citer ses sources comme souvent (Recherches historiques I, p. 462) :
- "Aner de Garro, caver, gentilhomme de la cour de Bertrand,
vicomte du Labourd " : à la tête de la vicomte créée par le comte de
Gascogne, Bertrand a succédé à Fortun Sanz de 1140 à 1170. Le même
Aner, dit Aneir A. est cité au Livre d'Or de Bayonne en 1149 parmi les
"barones " ou nobles principaux comme témoin, et encore comme
"garant" en 1186.
- F(ortun) A(ner) probablement fils du précédent (en seconde posi
tion le A. représente certainement, selon l'usage de la région, le nom
paternel), est parmi les "juges " au procès entre l'évêché et le seigneur de
Bardos en 1203. A peu près dans le même temps (1194) un G(arcie)
B(emart) de Garro est témoin du partage des revenus du diocèse entre
l'évêque et les chanoines.
- G(arcie) A. et W(illem) A. "frères et nobles " (le texte latin dit
"milites etfratres ", le terme miles littéralement " soldat, guerrier " se subs
tituant aux autres pour nommer les nobles au XIIIe siècle) sont témoins
du procès entre le vicomte et les habitants de Bassussarry au sujet de
l'impôt dit "albergade " en 1235 : cet élément et d'autres (1203) font
penser que les seigneurs de Garro, et les nobles en général, font partie de
l'ancienne cour de justice du Labourd, ce qui correspond au terme de
"juge jugeant " donné parfois aux nobles de Basse-Navarre et Soûle. Le
premier est encore nommé dans une donation de la dîme d'Ustaritz à l'évêché, le second comme donateur à la cathédrale (1233-1235), chacun étant dénommé "militem ".
- Garro est bien une des maisons nobles primitives du Labourd, ce qui se manifeste bien dans son rôle de donateur et bienfaiteur de l'église, rôle principal de la noblesse, avec celui de faire la guerre pour son suzerain, que rappelle le terme "miles ".
La route et la frontière.
- Ce " suzerain " aurait dû être le vicomte du Labourd, ou son successeur légitime représentant le duc d'Aquitaine-roi d'Angleterre qui avait pris en main (par les armes certes !) les destinées de l'ancienne comté de Gascogne.
- Mais le Labourd, comme la Gascogne, avait été longtemps étroitement lié à la Navarre et au trône de Pampelune, même après qu'Alphonse le Batailleur, vers 1130, eut renoncé au siège de Bayonne. La route antique venant de Hasparren qui menait à Pampelune ("Bidia badakit ") passait ici-même, et les maisons nobles en étaient les gardiens naturels : à côté de Garro qui est dit castrum en 1249, il y en avait plusieurs autres (Etxemendi-zahar, Uhalde, ...).
- Mixe et POstabarret étaient passés à la Navarre à la fin du XIIe siècle, le vicomte de Tartas faisant hommage en 1196 pour ces territoires à Sanche le Fort roi de Navarre et s'alliant à lui, déclarait-il, même contre le roi d'Angleterre. La frontière entre les deux Etats, l'Aquitaine (et le Labourd) aux mains du roi d'Angleterre depuis le second mariage d'Aliénor, et la Navarre, allait durer jusqu'à la fameuse nuit du 4 août 1789, près de 600 ans. Garro se trouvait presque entouré par la Navarre : d'un côté l'Arbéroue qui commençait à quelques centaines de mètres avec Bildarraitz (qui avait un conseil de village au Moyen Age) et Ayherre, à peine plus loin Hélette, puis tout le front du Baigoura, Bidarray compris jusqu'à la limite de Macaye (Louhossoa étant, comme Bidarray, inhabité), qui appartenait à la vallée d'Ossès. Les Labourdins, y compris les seigneurs de Garro s'aventuraient sur ces montagnes avec leurs troupeaux, coupaient et emportaient des arbres, provoquant l'intervention des milices, les conflits et les procès souvent mentionnés aux Archives de Pampelune.
- Le prestige de la cour de Pampelune avait attiré depuis longtemps les principaux seigneurs de la région. Il est probable que ce fut le cas aussi de Garro et quelques autres.
La guerre du Labourd (1237-1249) : destraction de Garro.
- Sanche le Fort, qui avait ainsi récupéré une partie de l'ancienne Gascogne, mais dut céder Guipuscoa et Alava au roi de Castille et ses partisans locaux, mourait sans héritier direct en 1234, laissant son
- royaume à son lointain neveu Thibaud 1er de Champagne (le poète que les Français nomment " le Chansonnier "). Pour asseoir un pouvoir contesté (son oncle l'avait déshérité), celui-ci avait été obligé de composer avec l'assemblée des Cortes, qui lui imposa la rédaction du Fuero General (1237), désormais la Constitution du royaume.
- Ces circonstances expliquent sans doute que les partisans bayonnais (Bayonne est séparée du Labourd proprement dit depuis le XIIe siècle) et labourdins du roi d'Angleterre, Henri III Plantagenêt, aient alors tenté de reprendre une partie des terres soumises au roi de Pampelune : non seulement celles de l'évêché dacquois, Mixe et Ostabarret, mais même Iholdy-Armendaritz.
- Après des années de conflits et d'escarmouches entre particuliers et milices des deux côtés de la frontière, Thibaud raffermi sur son trône envahissait le Labourd à la tête d'une armée de Navarrais et de Bas-Navarrais, brûlait et détruisait Hasparren, Ustaritz et toutes les paroisses jusqu'à Ascain et Urrugne. Le détail des combattants et de leurs destructions, de part et d'autre, est minutieusement porté dans la longue enquête qui fut rédigée en 1249 pour régler ce qu'on pourrait nommer les " dommages de guerre" après la trêve.
- Thibaud compte dans son armée plusieurs Labourdins, comme un seigneur d'Ezpeleta, un Sancius de Cambo, mais surtout pas moins de quatre Garro : Gardas Arnalt (le témoin de 1235) et deux de ses fils : Amigot qui a la charge de bailli pour le roi de Navarre (le prénom est encore dans la famille plus d'un siècle après) et Petrus "Estua "(qui semble un surnom basque) ; et encore un Arnaldus Raimundi de Garro, que son patronyme (" fils de Raymond ") renvoie à une branche latérale, peut-être déjà installée en Navarre.
- Durant une trêve, le roi d'Angleterre ou son représentant avait fait assiéger le castrum de Garro. Mais les Garro aidés de Navarrais et Bas-Navarrais (nobles et non nobles d'Arbéroue, Ossès, Cize, Baïgorry) font lever une première fois le siège qui était mené par des Bayonnais et des gens du vicomte d'Orthe. Le compte rendu (en latin) qui fut établi pour la paix précise :
- "... Durant le siège les gens du roi de Navarre tuèrent le vicomte d'Orthe et 19 hommes de ce vicomte et 18 citoyens bayonnais venant par devoir au service du nommé seigneur roi d'Angleterre ".
- Les doléances des Bayonnais consignées dans l'enquête comme celles de tous les particuliers et des communautés apportent d'autres précisions :
- "Le Maire et la Communauté de Bayonne disent qu 'étant eux-mêmes au siège de Garro sur l'ordre de Nicholas de Molis alors sénéchal de l'illustre roi d'A ngleterre, leur seigneur, les gens du roi de Navarre leur firent, à eux et à leur armée, beaucoup de dommages, blessant certains d'entre eux, en tuant
- d'autres. Et ils les molestèrent eux et toute l'armée à tel point qu'ils décidèrent de quitter le dit siège sans avoir pris la dite maison de Garro, ce pourquoi une nouvelle fois avec de nouvelles armes et d'autres fidèles du roi d'Angleterre, il leur fallut revenir les armes à la main au lieu déjà nommé, ce pourquoi ils firent de grandes dépenses et reçurent de grands dommages... ".
- Le Cartulaire de Garro, faisant allusion aux mêmes événements, dit que le château fut rasé sur l'ordre du roi d'Angleterre. Il est vrai que l'activité guerrière des Garro avait été intense du côté navarrais : Amigot le " bailli " est cité plus de vingt fois dans l'enquête de 1249 pour avoir brûlé les maisons de Hasparren... Il est même précisé que les Garro faisaient des " otages " et les amenaient à Ossès, pour les libérer contre rançon. Par alliance, acquisition ou dotation royale, les Garro étaient donc installés en Basse-Navarre dès le XIIIe siècle, et ils continueront à l'être au XIVe, finissant par y mettre en place une petite seigneurie autour de la maison actuelle Gaztenarena.
- C'est après ces événements que la maison de Garro fut reconstruite sur un modèle de " maison-tour " commun dans la région, dont quelques vestiges sont encore visibles à l'intérieur (porte "gothique" dans la cuisine).
- Il ne s'agit plus de faits de guerre proprement dits, encore que la fin du XIIIe siècle, avec Thibaud II et ses successeurs rois de France, ait été assez tendue sur la frontière de Gascogne. Ce sont les particuliers, et parmi eux le seigneur de Garro jouant peut-être de son statut spécial de " navarro-labourdin " avant la lettre, qui sont nommés dans les documents navarrais de la fin du XIIIe siècle et du début du XIVe.
- 1291-1292 (le roi de Navarre est Philippe le Bel) : " Guyralt (envoyé du gouverneur ou châtelain de Saint-Jean-Pied-de-Port) alla au mont d'Ossès pour défendre au seigneur de Garro de prendre deux troncs qu'il avait coupés dans la dite forêt d'Ossès près deBidarray et les troncs sont encore dans cette forêt... Item le dit seigneur de Garro coupa dans la dite forêt d'Ossès deux autres troncs et le dit Guyralt fut avec le bayle de Saint-Jean dans la dite forêt ordonner au seigneur de Garro de ne pas prendre les dits troncs de la part de notre seigneur le Roi... ".
- 1306 :
- " Quand le mérin d'Ossès (il représente l'administration royale auprès de la cour des jurats de la vallée) alla saisir les bozufs que la dame de Guano demandait comme siens " : trouvés en territoire étranger sans autorisation, ils avaient été selon la coutume " pignorés " ou saisis.
- Ces relations frontalières dégénéraient souvent en guerres privées et combats sanglants : en 1305 les documents signalent une "guerre entre ceux de Garro et ceux de Belzunce " (l'une des huit maisons nobles
anciennes d'Ayherre). En 1309 : "Gaissi mérin de la terre d'Ossès, quant les gens de la terre de Labort qui est du roi d'Angleterre à la frontière vinren avec des armes et en grande multitude de gens pour couper la forêt de notn seigneur le roi, pour défendre et protéger la dite forêt, le dit Gaissi, outre se, gens (la milice d'Ossès);; alla avec 40 hommes à pied et dans cette défense di la forêt du roi, ils lui blessèrent très vilainement deux compagnons et lui, pou, se défendre, dut tuer un de ceux du Labourt, et il dépensa XX sols donnés ai médecin pour soigner les dits blessés et il resta deux jours avec ses gens poui faire cette défense, cent sols ".
Garro établi et possessionné en Navarre.
Lorsque Charles II d'Evreux dit "le Mauvais" (par les historiographes de son cousin et ennemi le roi de France) arrive au trône de Pampelune en 1349, les Garro se retrouvent au premier plan.
Garro participe avec d'autres Basques (dont le seigneur de Zaldu de Cibits dit le Bascon de Marevil ") à l'assassinat, sur l'ordre de Charles le Mauvais, du Connétable d'Espagne favori du roi de France Jean le Bon. Le roi de Navarre ayant été mis en prison à la suite de cet acte, il est aussi de ceux qui le font évader. Ce prince fait de Garro un seigneur navarrais à part entière. En 1378 Amigot de Garro reçoit du roi les rentes qu'il prélevait à Ossès, et un domaine, probablement pris sur le domaine royal (un ancien "palacio "détruit est signalé dans les comptes royaux : il portait le nom de Unhaizeta ou Uhaizeta), car il ne paraît pas dans la liste des maisons anciennes de la vallée : c'est celui qui deviendra la Châtaigneraie dit curieusement en basque Gaztenarena (la forme normale eût été Gaztandoi ou Gaztandi...) qui a rang de maison noble à la fin de l'Ancien Régime. Les traditionnelles dîmes de "Lecorryain et Mendiondo " (d'où les deux noms de Mendionde, en basque Lekorae) de XII livres en 1304, et du quartier de Minhoz de Hasparren que percevaient les rois de Navarre, sont cédées à Salvat de Garro (celui-là même qui affiéva sa maison de Garrazieta) par Charles le Noble en 1422.
Ces protections se poursuivent jusqu'à la fin de la monarchie navar-raise, puisqu'on 1474 Garro reçoit encore de la reine Léonor les revenus des moulins du roi à Ossès (qui étaient en quelque sorte les moulins "publics", outre ceux qui appartenaient aux particuliers nobles). Les seigneurs de Garro sont nommés parmi les nobles principaux aux couronnements des derniers rois de Navarre.
En cette fin du XVe siècle, ils ont aussi les "péchas ", ou droits seigneuriaux dus au seigneur par les fivatiers, dans les villages navarrais de Beraiz, Osacain, Olaz, Olabe, Sorauren et Yraizoz aux environs de Pampelune.
Loin d'être issus de Navarre, comme le disait la légende, les seigneurs de Garro y sont venus de leur Labourd d'origine. Après la fin du vieux royaume partagé en 1530, ils redeviennent pleinement labourdins, non sans garder quelques-uns des avantages acquis.
Les droits seigneuriaux de la maison de Garro.
Tous les droits féodaux et seigneuriaux qui pesaient principalement sur la paysannerie prirent fin la nuit du 4 août 1789 sur proposition d'un représentant de la noblesse. Ils ne touchaient en Pays Basque que les maisons qui avaient gardé leur statut de "fivatier", une minorité en général.
La maison de Garro avait ainsi à la fin de l'Ancien Régime, soit résultant de son statut ancien de caber labourdin, soit acquis lors des privilèges navarrais reçus au Moyen Age et leurs conséquences, soit encore par suite de contrats passés devant notaire aux XVIe et XVIIe siècles (et déjà celui qui était signalé pour la maison de Gréciette en 1414 était de cet ordre), une liste impressionnante de maisons qui lui devaient des " fiefs " divers, soit en argent, soit en récoltes ou corvées, ou le tout à la fois.
Vingt maisons de Gréciette devaient ainsi un fief à Garro, à quoi s'ajoutait la dîme de toutes les maisons (y compris celle de Garro lui-même !) de Mendionde due autrefois au roi de Navarre et que celui-ci lui avait cédée pour services rendus, comme il a été dit plus haut. On trouvera la liste de ces maisons en Annexe.
A Mendionde et Gréciette.
Le modèle le plus ancien de contrat d'affiévement est celui de la maison de Gréciette, vendue en 1414 (voir plus haut) en réservant au seigneur un certain nombre de droits (ce qui revient à une vente partielle !) que lui paieront tous les successeurs de l'acheteur " qui posséderaient à l'avenir ladite maison de Garrasciette : annuellement pour chaque jour et fête de Noël.
Douze liards (soit trois livres, le liard étant normalement le 1/4 de la livre) de primfiefs perpétuellement en argent à la maison de Garro ; Item, Plus demi-Conque de froment
Plus trois Quartons d'avoine
Plus 3 hommes pour travailler, savoir un jour à sier (sic : sans doute mauvaise lecture pour " sarcler ") le froment, un autre à faucher, Item, un autre jour à la vigne
Plus 2 femmes à moudre un jour au froment, et un autre jour a milh,
Plus une Geline (poule) ".
Deux autres documents, non datés mais probablement du XVIe ou XVIIe siècle donnent une liste de 23 et 27 maisons devant divers fiefs annuels. Comme on sait par la dîme (voir plus loin) que Mendionde avait au XVIIe siècle 82 maisons principales plus 30 "petites maisons ", soit 112, environ 1/3 des maisons, toutes situées à Gréciette, devaient fief à Garro.
Une liste du XVIIe siècle donne en tête les devoirs de la maison qui doit être (le texte est un peu effacé) Guaraciete behere (a-t-elle un rapport avec celle de 1414?) :
"... de fief annuel deux quarterons de froment trois quarterons davoine une poule et trois sous portable a chaque Jour de noel, Elle doit d'ailleurs cinq Jours de travaux personnels aussj annuellement, lun a faucher de la fougère, lautre a faucher froment, lautre a sarclés (sic) froment, loutre a faucher millet et lautre a travailler a la vigne, Elle est aussj assujettie a la Justice et a la banalité du moulin, et tenue de donner deux moutons toutes les fois que des héritiers ou héritières de lad. maison se marieront par déclaration donnée par le Sieur de lad. maison le 2e. octobre 1643 devant me. Duhalde no** royal. "
En faisant la somme de ces versements annuels, Garro recevait annuellement, et généralement pour Noël (sauf les travaux !) :
8 livres, 8 sous et 15 deniers en argent (la seule maison Peillorena devait 2 livres),
15 quarterons de froment,
18 quarterons et 6 picotins (le picotin est 1/4 de boisseau) d'avoine,
18 poules et 8 "chapons gras " (Oheta seul doit 6 chapons selon la seconde liste),
44 moutons en cas de mariage d'un héritier,
64 jours de travaux,
et... une livre de poivre que devait la maison Picandeguia : on peut se demander si cette étrange redevance est en rapport avec le nom de la maison ("demeure du piquant " ? c'est tout de même peu probable) ; mais il fallait bien assaisonner toute cette volaille ! Et ceci nous ramènerait au repas du baron Armand, qui comportait justement du poulet !
De plus 20 de ces maisons étaient soumises, comme on l'a vu, à la justice seigneuriale (ce sont proprement les fivatières : il s'agissait déjuger les faits qui regardaient à l'origine le seul contrat d'affiévement), et 27 devaient aller moudre au moulin seigneurial, en payant leur mouture évidemment.
En Navarre.
Les possessions acquises en Navarre n'étaient pas négligeables. Des trois palacios ou maisons nobles, celle de Beraiz avait rang de "cabo de armeria "qui doit correspondre au caber gascon, avec les armes aux "loups passant un pont levis " déjà cités (allusion au siège de Garro du XIIIe siècle ? à la délivrance du roi de Navarre emprisonné ?...), prééminence dans les églises du lieu et entrée aux Certes de Navarre. Le texte, rédigé sans doute au XVIe siècle, dit qu'ils n'y sont pas entrés "depuis longtemps parce qu'ils résident en Bascos ", c'est-à-dire en Labourd ou Basse-Navarre : ce qui souligne le repli après la période navarraise. Les autres palacios étaient ceux de Sorauren et Iraizoz.
Dans ces lieux Garro avait en outre :
- des maisons : 15 casales, 1 moulin plus deux 1/4 de moulins (les
moulins avaient souvent plusieurs propriétaires), et encore deux parts ;
- des terres : 312 robadas, soit 28 hectares 8 ares, de "terre blanche
à semer "; et 30 peonadas (ou surfaces labourables par un homme en une
journée), soit environ 1 hectare 20 ares ; en tout près de trente hectares
(surface d'une à deux maisons " anciennes " en Basse-Navarre) ;
- des péchas en récoltes dues par les habitants : 58 robadas (le rovo
navarrais était de 28 litres et 13 centilitres) de blé, et environ 110
d'avoine ;
- des redevances en argent qui rapportaient 172 ducats, 19 florins et
6 "gros";
- et encore... des vignes, caves, vergers, pâturages, notamment les
revenus des monts et pâturages d'Iraizoz.
A Ossès (Basse-Navarre).
En plus de la maison Gaztenarena, les " afïïévements " improprement nommés résultaient principalement de la perpétuation des avantages concédés par les rois de Navarre, des anciens moulins royaux en particulier.
D'après un texte du XVIIe siècle (on doit relever le caractère généralement tardif de la documentation), ils lui étaient dus par 33 maisons, toutes situées à Gahardu (quartier où se trouve Gaztenarena) ou Etxave à Saint-Martin d'Arrossa (où devaient se trouver les moulins royaux). La plupart devaient seulement aller au moulin (le texte du Cartulaire rappelle que cette redevance était due depuis 1397 : le règne de Charles le Noble), et y laisser 3 à 6 " charges " (de farine ou de grain) en paiement. Le tout était converti en argent et estimé à 94 sous, soit 4 livres et 14 sous, ce qui n'était pas considérable. Sauf une à Arrossa, aucune de ces maisons ne faisait partie de la liste des 100 maisons anciennes qui constituaient l'habitat ancien de la vallée, portées dans les listes médiévales et toujours recensées depuis. Et ceci souligne le caractère tardif, et en fait peu important de Garro en Ossès.
Epilogue : les derniers seigneurs de Garro.
Au XVIIe siècle, les seigneurs de Garro qui, selon la coutume, n'avaient porté jusque-là que le nom de leur maison, prennent celui d'Urtubie de Garro : Marie la dernière héritière, fille d'Aymée de Garro et de Guillaume de Nau, épouse Salvat d'Alzate de la maison d'Urtubie d'Urrugne en 1641 (les Alzate de la famille navarro-guipuscoane de Gamboa sont entrés à Urtubie par mariage d'un Gamboa avec l'héritière d'Urtubie vers 1450 selon le Cartulaire de Garro). Les seigneurs d'Urtubie, bientôt nommés "vicomtes", reçoivent la charge de bailli d'épée du Labourd : c'est le titre que porte le commandant, nommé par le roi, de la milice du Labourd fournie par le Biharre (elle apparaissait dans la guerre de 1249).
En 1654 le seigneur de Garro reçoit à son tour de Louis XIV (alors âgé de 14 ans) le titre de " baron ". C'est ainsi que, selon le renseignement que m'a fourni un habitant de Mendionde, on s'adressait en basque au tout dernier baron en l'appelant "Jaun Moina ", ce moina étant l'altération et la réduction phonétiquement régulières de baroina (et non de la forme guipuscoane baroia /) : il a laissé non loin d'ici le lieu qui s'appelle encore Moine Menai.
En 1769 Laurent d'Urtubie baron de Garro est nommé par Louis XV bailli d'épée ; plus tard c'est son fils Bertrand Joachim Dominique, le père du dernier baron de Garro, qui reçoit de Louis XVI, pour la dernière fois, la charge de bailli d'épée.
Il passe semble-t-il assez bien, grâce à sa fonction militaire, les soubresauts politiques de la Révolution. Voici ce que dit la documentation :
Le 26 août 1794 il reçoit le brevet de capitaine dans les fameux Chasseurs Basques du futur maréchal Harispe ; en 1796 il est cornette (officier porte-étendard) ; en 1800 le préfet certifie qu'il n'est pas inscrit sur la liste des émigrés ; 1806 le voit lieutenant-colonel en Espagne (où se trouve aussi alors le général Hugo, père de Victor!).
L'Empire effondré, Louis XVÏÏI le fait chevalier de l'Ordre dès son retour en 1814, puis commandant de la Garde Nationale de l'arrondissement de Bayonne (ce qui n'est pas sans rappeler, mutatis mutandis, son ancienne fonction de bailli d'épée, autres temps...) en 1816. C'est son fils né tardivement vers 1840 qui sera ce dernier seigneur et baron de Garro aux yeux bleus qui avait reçu le jeune Jean Etchepare dans la salle à manger de son château.
La maison actuelle fournira peut-être, après une prospection archéologique indispensable avant restauration, quelques témoignages de cette longue histoire. En fait elle serait le rhabillage, bien documenté en 1700, de l'ancienne maison-tour édifiée après la destruction du XIIIe siècle. Eugène Goyheneche reconnaissait une partie de cette dernière dans la cage d'escalier à laquelle mène la porte ogivale, qui semble de la fin du Moyen Age ou du XVIe siècle, de l'actuelle cuisine, où se trouvait à n'en pas douter, tournée à l'Est comme toujours, l'ancienne façade. L'évêque de Bayonne accepta de bénir en 1740 la chapelle aux belles boiseries régence, qui semblait plutôt destinée d'abord à une bibliothèque. L'ensemble mérite, à n'en pas douter, restauration et nouvelle destination. Il témoigne en tout cas d'une histoire plus complexe et agitée que ne le laissait supposer le "petit coin " labourdin idéalement discret et modeste évoqué par Jean Etchepare.
Jean-Baptiste ORPUSTAN,
Professeur à l'Université Michel de Montaigne-Bordeaux III
Directeur de l'URA 1055 du CNRS.
ANNEXE
La dîme de Mendionde et les maisons fivatières de Garro.
Deux documents du XVIIe siècle donnent la liste complète compris Garro !) des maisons sur lesquelles Garro prélevait la dîme que 1 maisons de Mendiondo et Lecorriayn devaient au roi de Navarre (XII livr par an au XIVe siècle) et que celui-ci, en compensation de services rendu cède au seigneur de Garro, et de celles qui payaient le fief à Garro : c dernières sont toutes situées à Gréciette. La dîme royale se justifiait sai doute à l'origine par les droits qu'avaient tous les habitants de Mendiom (et ceux de Minhoz à Hasparren) de passer en franchise sur le territoi navarrais.
Il ne fait pas de doute que c'est là une liste complète des maisoi anciennes de Mendionde : toutes n'étaient pas sans doute médiévales, l'on peut penser en particulier que celles qui portent un nom en -tegi c -(r)ena construit sur un nom de personne (sauf Aroztegi bien documen au Moyen Age) ou bien avaient changé de nom, ou bien avaient é fondées après le XIVe siècle, au moment de la montée démographiqu
Les noms des maisons fivatières de Garro à Gréciette, ont été accor pagnes d'une astérisque entre parenthèses (*), et une variante graphiqi mise également entre parenthèses ; quelques noms, qui ne se trouvent p; dans la dîme, ont été rajoutés.
Deux astérisques ** accompagnent les maisons infançonnes.
" Rolle des maisons qui Payent la desrfie a La maison de Garro da: les parroisses de mendyonde et - de Garro -
Dans la parroisse de mendyondo : Otchichineta et sa petite Borde Les deux Ondicola
Leiçarrague et ses deux petites maisons Babaquy et ses deux petites maisons Aguerre Et sa Borde
Etcharte, Arroquy, Laxague, Penausenia, Inhibarre, Angalap mariunelarenia,
hiriartia une Pièce de terre